Couper les vers

[Catherine L.]

Bonjour!

En tant que néophyte de la poésie, j'aimerais recueillir vos commentaires et suggestions sur la coupe du vers. Comment on fait? On coupe ça où, pourquoi? Comment?

[Mathieu?]

Faudrait voir la position des auteurs de référence sur le sujet, mais je vais essayer d'expliquer comment je perçois la coupe de vers. Quelques pistes de réflexion:

La fin du vers impose un certain silence, je dirais d'une durée égale à celui de la virgule, quoique les deux m'apparaissent diamétralement opposés : le silence virgulaire (héhé) en est un de continuité, le silece versaire (hoho) en est un de rupture dans la suite syntagmatique.

La coupe du vers oblige un changement de regard, au sens premier, lors de la lecture ; au sens second, lors de la relecture.

Couper son vers peut être le théâtre d'ellipses. (je / devant / malgré / enfin / et c'était tout.) Ça peut créer de bons effets.

On peut aussi couper le vers pour mettre en parallèle des mots esthétiquement ou phonétiquement semblables, pour créer une espèce de rime visuelle ou un écho en fin de vers.
C'est entre autres choses ce que je peux trouver à cette heure de la journée. RSVP!

[Catherine L.]

Merci beaucoup! Ta réponse m'aide.

J'ai pu réfléchir à tout ça en atelier ce matin, je pense que je commence à pogner de quoi.

[M-A duro]

Je crois qu'aujourd'hui, plus que jamais, la coupe des ''vers'' ou lignes n'est qu'une question de pertinence. Le vers comme un enjambement de propositions dans un découpage qui obéit à une nécessité. Il y a tellement de formes possibles, alors lorsque ton poème respire et prend forme dans une vérité et nécessité, je pense que la morphologie de ton texte s'impose d'elle-même.

Encore là, questionner la raison pour laquelle on obéirait à telle ou telle règle à laquelle on accorde une autorité formelle.

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